Chers abonnés,
Voici le Bulletin de Mars 2016
Vos réactions seront les bienvenues et nous vous encourageons à faire mieux connaître autour de vous ce bulletin électronique.

 

NOUVELLES

Mondiales

Inhibition de la croissance : l’opposition aux OGM nuit aux pays en voie de développement

Une nouvelle étude, de Val Giddings, Robert D. Atkinson et John Wu publiée par la Fondation pour l’Information en Technologie et en Innovation (ITIF), révèle de quelle manière l’opposition aux organismes génétiquement modifiés (OGM) nuit aux pays en voie de développement. Selon le rapport, les campagnes anti OGM, principalement originaires d’Europe, ont créé des obstacles importants au développement et à l’adoption des plantes génétiquement modifiées. Les auteurs ont souligné qu’un climat restrictif vis-à-vis des innovations de la biotechnologie agricole pourrait coûter jusqu’à 1.5 billions de dollars US d’avantages économiques perdus jusqu’en 2050 aux pays ayant des revenus faibles et intermédiaires.

Les opposants à la biotechnologie agricole ont argumenté que les OGM pourraient ne bénéficier qu’aux pays industrialisés et fixeraient des prix qui mettraient les fermiers des pays en voie de développement hors du marché. Les auteurs ont écrit que ces groupes ont eu tort. L’expérience et les données ont montré que les plantes améliorées par la biotechnologie apportaient d’importants bénéfices aux fermiers. Les graines améliorées par la biotechnologie sont encore plus importantes pour les fermiers des pays en voie de développement que pour ceux des pays industrialisés parce que les premiers ont moins de capacités et d’accès aux autres innovations qui augmentent la productivité (par ex. tracteurs modernes, etc.) mais ils peuvent se permettre des semences améliorées. C’est la raison pour laquelle les fermiers des pays en voie de développement cultivent plus de graines améliorées par la biotechnologie que les fermiers des pays industrialisés, malgré les efforts énormes des groupes européens et des plaidoyers pour les décourager.

Pour plus de détails, lisez le résumé du rapport ou téléchargez le rapport complet sur le site Internet de l’ITIF.


Nouvelles approches nécessaires pour atteindre les défis du développement durable

Le directeur général de la FAO, Jose Graziano da Silva, a appelé les ministères gouvernementaux et les agences internationales à innover et à adopter des approches plus créatives pour relever les défis de développement d'aujourd'hui incarnés par les 17 Objectifs de Développement Durables (ODD).

Parlant lors du Forum pour l’Avenir de l’Agriculture à Bruxelles, le directeur général de la FAO a répété que les ODD sont reliés entre eux et demandé de nouvelles combinaisons de réglementations, programmes, partenariats et investissements pour atteindre les objectifs communs et produire les biens publics les plus nécessaires. Il a également souligné la nécessité d’utiliser un large éventail d’outils et d’approches, y compris l’agro-écologie et la biotechnologie, pour éradiquer la faim, lutter contre toutes les formes de malnutrition et parvenir à une agriculture durable. Ces outils doivent répondre aux besoins des membres des familles, dont l'autonomisation devrait être au centre des interventions du développement durable, car 80% des personnes extrêmement pauvres et sous-nourries vivent dans des zones rurales.

« Il est essentiel d’investir et de créer de nouveaux produits, technologies, process et modèles d’affaires plus respectueux pour les soutenir, améliorer leur résilience et leur permettre de produire plus de manière plus durable » a dit le directeur général.

Lisez l’article original sur le site Internet Développement durable de la FAO.

Afrique

Le Malawi autorise des essais en champs confinés de bananes transgéniques

Le Comité National de Réglementation en Biosécurité du Malawi (NBRC) a récemment autorisé des essais de bananes en champs confinés (CFT) le 26 février 2016. Cela s’est produit peu de temps après l’autorisation d’essais en champs confinés pour une dolique résistante aux insectes (Maruca) par le NRBC le 14 janvier 2016.

La banane est une culture alimentaire importante au Malawi et elle fait partie des fruits les plus abordables dans le pays. Cependant, les fermiers ont souffert de lourdes pertes causées par le virus du Bunchy Top des bananiers (BBTV) qui a envahi toutes les principales zones de production. Par conséquent, le Malawi a dû importer des bananes du Mozambique et de Tanzanie pour répondre à la demande du pays.

Les essais confinés en champs seront réalisés par la Station de Recherches de Bvumbwe du Ministère de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire pendant 3 ans, de 2016 à 2018. Selon les officiels du Ministère de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire, le matériel de culture des bananes transgéniques sera introduit à partir de l’Australie et testé dans des CFT pour leur résistance au virus du Bunchy Top.

Le premier essais confiné en champs (CFT) au Malawi a été réalisé sur le coton par l’Université d’Agriculture et de Sciences Naturelles de Lilongwe (LUANAR) pour tester l’efficacité du gène Bt pour conférer une résistance à la noctuelle. Les tests en CFT et en Essais en Multi-Localisation ont duré 4 ans et ont été fructueux.

Pour plus d’informations sur les essais, contactez Boniface Mkoko (bonifacemkoko@yahoo.com).


Le ministre nigérian de la science et de la technologie préconise l’utilisation de la biotechnologie agricole pour le développement économique

Hon. Dr. Ogbonnaya Onu, ministre Nigérian de la Science et de la Technologie, a préconisé l’adoption de la biotechnologie agricole pour diminuer la pauvreté et impulser le développement économique. Parlant lors de l’atelier de travail qui a eu lieu à Abuja les 17-18 mars 2016, le ministre a souligné l’importance de la biotechnologie moderne pour aider le Nigeria à nourrir sa population croissante.

« Si notre population continue à augmenter au rythme actuel, elle atteindra un milliard d’ici la fin du siècle. Il est donc très important que nous commencions à planifier demain » a-t-il dit. Hon. Onu s’est réjoui de la promulgation de la loi sur la biosécurité, précisant que les préoccupations du public concernant la sécurité de la technologie ont maintenant été prises en compte par la Loi de Biosécurité.

Dans son discours de bienvenue, le Dr. Louise Setshwaelo, représentant de la FAO au Nigeria, a déclaré que « A la FAO, nous croyons que la biotechnologie agricole a le potentiel de bénéficier aux fermiers africains et nous soutenons donc une approche basée sur la science pour l’évaluation des plantes GM » a-t-elle ajoutée.

Les participants de l’atelier de travail de deux jours ont examiné le rôle de la biotechnologie agricole pour atteindre la sécurité alimentaire et la diversification économique au Nigeria. Ils ont abordé le cycle complet de développement et de tests du produit, y compris les principes de l’évaluation, la gestion et la communication des risques dans le domaine de la biotechnologie et de la biosécurité. Les participants de l’atelier comprenaient un large éventail d’acteurs comme les fonctionnaires issus des ministères concernés, des agences spécialisées comme le Comité de Libération des Variétés, le Service de Quarantaine Agricole du Nigeria et le Conseil Nigérian des Semences. Les médias et les leaders des associations de fermiers étaient aussi présents. L’atelier était organisé par l’Agence Nationale de Développement des Biotechnologies du Nigeria (NABDA) en collaboration avec l’Agence Nationale de Gestion de la Biosécurité (NBMA) et le Programme pour les Systèmes de Biosécurité (PBS).

Pour plus d’informations sur l’atelier, contactez s.v.p. le Dr Rose Gidado l’Agence Nationale de Développement des Biotechnologies du Nigeria (NABDA) à roxydado91@gmail.com.

Amériques

Une nouvelle étude révèle qu’interdire les OGM sonnerait le glas de l’environnement, l’économie

Qu’arriverait-il si les plantes génétiquement modifiées (GM) étaient interdites dans les champs des fermiers américains ?

Une étude de l’université Purdue réalisée par Wally Tyner, James et Lois Ackerman Professeur d’économie agricole, Farzad Taheripour, professeur associé de recherche en économie agricole et Harry Mahaffey, étudiant diplômé en économie agricole, a présenté les pertes importantes de rendement et les autres effets économiques liés à l’interdiction des plantes GM aux USA.

Les économistes ont rassemblé des données et trouvé que 18 millions de fermiers dans 28 pays ont cultivé environ 181 millions d’hectares de plantes GM en 2014, dont 40 pourcent aux USA. Ils ont introduit les données dans le modèle GTAPBIO, développé à Purdue, pour examiner les conséquences économiques du changement de politique agricole, énergétique, commerciale et environnementale.

Le modèle a montré que si tous les organismes génétiquement modifiés (OGM) aux USA étaient éliminés, le rendement du maïs diminuerait, en moyenne, de 11.2 pourcent, le soja perdrait 5.2 pourcent et le coton 18.6 pourcent. Environ 102 000 hectares de forêts et de pâturages américains auraient été convertis en terres agricoles et 1.1 million d’hectares dans le monde en moyenne. Les émissions de gaz à effet de serre augmenteraient de manière importante car il faudrait un plus grand nombre de terres pour la production agricole et le prix des denrées agricoles augmenterait de 1-2 pourcent soit de 14 à 24 milliards par an. Avec des rendements de culture inférieurs sans les OGM, les prix du maïs augmenteraient jusqu’à 28 pourcent et ceux du soja de 22 pourcent selon l’étude.

Pour plus de détails sur cette étude, lisez le communiqué de presse : Purdue University Agricultural News.


Une étude suggère que l’impact du changement climatique sur l’agriculture est sous-estime

La manière dont le changement climatique pourrait affecter l’approvisionnement alimentaire d’une population croissante est une préoccupation essentielle. Une nouvelle étude réalisée par des chercheurs des universités de Brown et Tufts suggère que les chercheurs ont négligé l’impact de deux réponses humaines au climat (nombre de personnes choisissant l’agriculture et le nombre de plantes qu’ils cultivent) sur la production alimentaire dans le futur.

L’étude se concentre sur l’Etat brésilien de Mato Grosso, un grenier mondial émergent qui, dès 2013, a fourni 10 % du soja mondial. Les chercheurs ont examiné non seulement le rendement des cultures mais aussi la variation annuelle des superficies de culture et la double récolte. L’équipe a rassemblé des images de la région de Mato Grosso prises par le satellite MODIS de la NASA qui surveille la couverture terrestre et les terres utilisées dans le monde entier. Ils ont trouvé que les terres agricoles sont identifiées comme des zones qui deviennent vertes lors de la saison de culture et qui, ensuite, deviennent rapidement brunes après la récolte. Deux ‘verdissements’ dans la même saison de culture indiquent la terre est cultivée deux fois.

L’étude a montré que l’augmentation des températures de 1 degré Celsius était associée à une diminution importante tant de la superficie totale des cultures que des double-cultures. Ces diminutions représentent 70% des pertes totales de production observés dans l’étude, les 30% restants étant attribués au rendement.

Pour plus d’informations, lisez le communiqué de presse de l’Université de Brown.

Asie et Pacifique

Robert Saik : le mouvement anti-science, une des plus grandes menaces pour l’agriculture moderne et la sécurité alimentaire mondiale

« Le mouvement antiscience est la plus grande menace pour l’agriculture en terme de capacité à nourrir la future planète » a dit le consultant agricole canadien, Robert Saik, dans son discours d’ouverture à Grains Research and Development Corporation (GRDC) Grains Research Update à Perth, Australie, le 29 février 2016. Saik a ajouté que les voix de la science sont noyées par les voix de la peur et de la paranoïa et il a affirmé que la ‘paranoïa alimentaire’ est le ‘premier problème mondial’.

« Nous aurons besoin de toutes les sortes de technologies agricoles, y compris du génie génétique si nous voulons assurer une sécurité alimentaire mondiale » a-t-il dit.

Dans son livre, paru en 2014, ‘The Agriculture Manifesto – 10 Key Drivers That Will Shape Agriculture in the Next Decade’, il dit que quelques-unes des forces sous-jacentes susceptibles d'avoir un impact sur le secteur agricole et ses fermiers jusqu’en 2026 comprennent les plantes génétiquement modifiées, les biofiouls et les cultures qui luttent contre les insectes/ les maladies et nécessitent moins de fertilisants ou de pesticides.

Pour plus de détails concernant le GRDC Grains Research Update, lisez le communiqué de presse sur le Centre Média du GRDC.


L’USAID soutient le partenariat ‘Feed the future’ avec Cornell pour l’amélioration de l’aubergine d’Asie du sud

L’Agence Américaine pour le Développement International (USAID) a attribué 4.8 millions de dollars US à l’université Cornell, une subvention de 3 ans, pour renforcer les capacités permettant de développer et diffuser une aubergine Bt au Bangladesh et aux Philippines. La subvention soutient le travail de l’USAID dans le cadre de ‘Feed the Future’, une initiative mondiale du gouvernement américain pour lutter contre la faim et améliorer la sécurité alimentaire en utilisant la science agricole et la technologie.

Le Dr. Anthony Shelton, professeur d’entomologie international au Collège d’Agriculture et de Sciences de la vie de Cornell, dirigera le projet. Selon le Dr. Shelton, l’infestation par Leucinodes orbonalis empêche jusqu’à 70 pourcent des cultures d’aubergine d’Asie du Sud de parvenir sur les marchés. L’aubergine Bt brinjal a été développée durant les 11 dernières années en utilisant le gène d’une bactérie qui se trouve naturellement dans le sol pour produire une protéine qui fait que les foreurs arrêtent de se nourrir.

« Le Bangladesh fait face à des pénuries alimentaires, une augmentation de la population et à une diminution de la quantité de terres arables » a dit le Dr. Md. Rafiqul Islam Mondal, directeur général du BARI. « Les plantes génétiquement modifiées développées dans le cadre de ‘Feed the Future’, un partenariat pour améliorer l’aubergine d’Asie du sud, vont améliorer la qualité de vie au Bangladesh en augmentant les revenus, enrichissant la nutrition et la santé et en favorisant un environnement plus sûr ».

Le partenariat ‘Feed the Future’ pour l’amélioration de l’aubergine en Asie du sud répond et intègre tous les éléments du processus de commercialisation, y compris le développement de la technologie, la réglementation, la commercialisation, la distribution des graines et la gestion responsable du produit. Il fournit aussi des plateformes solides pour le développement de la politique, la construction de capacités, l’égalité des genres, la vulgarisation et la communication.

Pour plus d’informations, allez sur le site Internet de ‘Feed the Future’.

Europe

Pénuries alimentaires, diminution de la productivité des cultures, plus de morts en 2050 à cause du changement climatique

Une nouvelle recherche réalisée par le programme ‘Future of food’ de l’université d’Oxford Martin et publiée dans The Lancet déclare que le changement climatique pourrait tuer plus de 500 000 adultes dans le monde en 2050 à cause des changements de la diète résultant de la diminution de la productivité des cultures.

L’étude, dirigée par le Dr. Marco Springmann, est la première de cette sorte qui évalue le changement climatique sur la composition de la diète et le poids corporel, et qui estime le nombre de décès que ces deux facteurs causeront en 2050 dans 155 pays.

Elle révèle que, si aucune action n’est entreprise pour diminuer les émissions totales, le changement climatique pourrait diminuer l’amélioration prévue de la disponibilité en aliments d’environ un tiers d’ici 2050 et conduire à une diminution moyenne de la disponibilité alimentaire par personne de 3.2% (99 kcal par jour), de 4% pour la consommation de fruits et légumes (14.9g par jour) et diminuer la consommation de viande de 0.7% (0.5g par jour).

Les pays susceptibles d’être les plus touchés sont ceux qui ont des revenus faibles ou intermédiaires, principalement ceux de la région du Pacifique ouest (264 000 décès supplémentaires) et d’Asie du sud-est (164 000). Près des trois quarts de tous les décès liés au climat devraient se produire en Chine (248 000) et en Inde (136 000).

Les auteurs disent que diminuer les émissions pourrait entraîner d’importants bénéfices pour la santé, réduisant le nombre de décès liés au climat de 29%-71% selon la force des interventions.

Pour plus de détails, lisez le communiqué de presse de l’Université d’Oxford. L’étude complète, Global and regional health effects of future food production under climate change: a modelling study, est publiée dans The Lancet.


Nouveaux outils de génomique agricole de Rothamsted Research

Genestack, développeur de la nouvelle génération de plateformes pour la recherche et le développement en génomique, en collaboration avec Rothamsted Research, rendra disponible de nouveaux outils pour la génomique agricole sur sa plateforme. Les outils, qui sont en cours de développement à Rothamsted Research, aideront les scientifiques à utiliser les technologies de bioinformatique à haut débit pour accélérer l’amélioration des plantes et développer la recherche en sélection végétale.

La première version de ces outils de génomique agricole, qui devrait être disponible d’ici deux mois, donnera accès aux dernières techniques pour une intégration des données multi-omiques, l’exploitation de la littérature et la visualisation des réseaux de gènes. Les chercheurs utilisant ces nouvelles techniques pourraient exploiter plus efficacement les données du domaine public pour lier les caractères à la fonction des gènes et finalement comprendre les caractères complexes des plantes et améliorer leur rendement, leur qualité nutritionnelle ainsi que leur tolérance aux maladies ou à la sécheresse.

Plus de détails sont disponibles sur Rothamsted Research News & Views.


Un nouveau projet européen se concentre sur les cultures importantes pour la sécurité alimentaire et la bio-économie

Un nouveau projet à l’échelle européenne a pour but de mesurer la culture des plantes et leur réponse au changement dans l’environnement. Le projet ‘European Multi-Environment Plant Phenomics and Simulation Infrastructure’ ou EMPHASIS, est une partie de la feuille de route du Forum Stratégique Européen pour les Infrastructures (ESFRI), dans laquelle les Etats membres du Forum ESFRI coordonnent les stratégies de recherche en Europe.

Le projet a pour but de créer un réseau européen intégré d’infrastructures uniques pour le phénotypage des plantes et la sélection. Il se concentrera sur les cultures importantes pour la sécurité alimentaire et la bio-économie, dans le but d’accélérer et d’améliorer la sélection de nouvelles variétés. Des plateformes nationales de phénotypage des végétaux, comme le Réseau Allemand de Phénotypage des Plantes (DPPN) et le Réseau Français de Phénomique des Plantes PENOME (FPPN) seront liés via EMPHASIS avec des institutions en Belgique, Grande Bretagne et d’autres pays européens.

EMPHASIS sera mis en œuvre en 2018 et le Forschungszentrum Jülich coordonnera EMPHASIS en coopération étroite avec des partenaires en France.

Pour plus de détails, lisez le communiqué de presse sur le site Internet de Forschungszentrum Jülich.


Un trou noir (blanc) dans la diffusion mondiale du coton GM

Le coton génétiquement modifié (GM) est la troisième culture la plus importante. Elle occupe environ 70% de la superficie totale de coton, principalement des variétés de coton Bt résistantes aux insectes. Le coton Bt est particulièrement populaire dans les pays en voie de développement comme la Chine, l’Inde, le Pakistan, l’Afrique du Sud, le Burkina Faso. Dans ces pays, le coton Bt est cultivé par plus de 15 millions de petits fermiers, contribuant à des bénéfices économiques, sociaux et environnementaux importants. Cependant, plusieurs producteurs importants à bas revenus cultivant du coton n’utilisent pas la technologie Bt. Aucun producteur de coton d’Asie centrale, comme l’Ouzbékistan, le Turkménistan, le Tadjikistan, le Kazakhstan et le Kirghizistan, n’a encore adopté le coton Bt.

Dans une étude récente, Saule Burikbayeva et Jo Swinnen de l’université KU Leuven et Matin Qaim de l’université de Goettingen ont analysé les raisons possibles, y compris les faibles niveaux d’acceptation, les questions réglementaires ou les contraintes liées au commerce. Cependant, aucun des arguments politico-économiques typiques n’a paru convaincant. L’explication la plus probable serait la demande limitée pour le Bt en Asie centrale car les niveaux d’infestations d’insectes/nuisibles sont trop bas. Cela impliquerait que les taux d’adoption mondiaux du coton Bt sont déjà proches de 100% si on considère la demande réelle de variétés résistantes aux insectes. L’étude a été publiée dans le numéro d’avril de Trends in Biotechnology.

Lien libre à l’article, valable jusqu’au 12 mai : Site Internet de Science Direct.

RECHERCHES

L’expression de la prosystémine de la tomate chez le tabac améliore la résistance des plantes au Botrytis cinerea

La systémine est une hormone peptidique de la tomate qui promeut la défense des plantes contre les nuisibles qui mangent les plantes. Des homologues de la prosystémine de la tomate sont présents chez d’autres Solanaceae, mais pas chez le tabac.

De plus, le tabac ne répond pas aux applications externes de la systémine de la tomate. Il a été montré précédemment que l’expression de l’ADNc chez le tabac augmente la tolérance des plantes contre un champignon pathogène.

Giandomenico Corrado, de l’Università degli Studi di Napoli Federico II en Italie, a dirigé une équipe de chercheurs et a évalué la pertinence des séquences de systémines. L’équipe a fabriqué des plants de tabac GM qui expriment une prosystémine mutée qui ne possède pas la région de la séquence de systémine. Les analyses ont montré que l’expression constitutive de la prosystémine tronquée modifie le profil protéomique des feuilles de tabac et augmente la résistance des plantes contre le Botrytis cinerea.

Le chevauchement des modifications causées par l’expression de la prosystémine complète et tronquée indique que ces modifications se produisent en absence de la séquence de systémine.

Pour plus d’informations sur l’étude, lisez l’article dans Plant Cell, Tissue and Organ Culture.


Des acides aminés exogènes induisent une résistance systémique à la pyriculariose chez le riz

Les réponses immunitaires des plantes peuvent être induites par des molécules de signalisation endogènes et exogènes. Récemment, il a été rapporté que les acides aminés et leurs métabolites affectent le système immunitaire des plantes. Cependant, la manière dont les acides aminés agissent dans les réponses immunitaires des plantes doit encore être clarifiée.

Naoki Kadotani et des chercheurs d’Ajinomoto Co. et de l’Institut National de Sciences de Biologie Agricole au Japon ont récemment étudié la manière dont le traitement des racines de riz avec des acides aminés comme le glutamate (Glu) induit une résistance systémique à la pyriculariose du riz sur les feuilles.

Le traitement des racines avec le glutamate a activé la transcription d’une grande variété de gènes liés à la défense dans les racines ainsi que dans les feuilles. Dans les feuilles, les gènes de réponse à l’acide salicylique ont été induits par ce traitement. La résistance à la pyriculariose induite par le glutamate est partiellement altérée dans des plantes de riz qui n’ont pas la signalisation SA alors que le mutant déficient en acide jasmonique, cpm 2, montre une résistance totale à la pyriculariose induite par le glutamate. Ces résultats indiquent que la résistance à la pyriculariose induite par les acides aminés dépend en partie de la voie de l’acide salicylique.

Pour plus d’informations sur l’étude, lisez l’article sur BMC Plant Biology.

ANNONCES

Les bactéries prennent des photos d’identité de virus menaçants

Les scientifiques de l’université du Texas à Austin, de l’Ecole de Médicine de l’université Stanford et de deux autres institutions ont découvert que les bactéries possèdent un système qui reconnaît et perturbe des virus dangereux en utilisant un mécanisme nouvellement identifié impliquant des ARN. La découverte pourrait conduire à de meilleures voies pour contrecarrer les virus qui affectent les cultures agricoles et la production de produits laitiers.

L’équipe a trouvé que les bactéries peuvent arracher de petits morceaux d’ARN aux envahisseurs comme les virus et incorporer cet ARN dans leurs propres génomes, en utilisant cette information comme photos d’identité. Cela aide ensuite les bactéries à reconnaître et perturber les virus dangereux dans le futur.

Les chercheurs étudient aussi la manière de modifier génétiquement une plante de sorte que ses cellules puissent porter ce détecteur de virus. Une autre application pourrait concerner l’industrie laitière, où les virus infectent les bactéries qui produisent le fromage et les yaourts, provoquant un ralentissement du processus ou l'empêchant de se terminer.

Pour plus d’informations sur l’étude, lisez l’article sur UT News.


Des scientifiques de l’université du Missouri améliorent des cochons résistants PRRS en utilisant CRISPR

Le virus du syndrome reproductif et respiratoire porcin (PRRSV) affecte les cochons dans le monde entier. Elle est considérée comme la maladie porcine la plus importante économiquement. Les vaccinations n’ont pas pu empêcher la dispersion du syndrome mais une nouvelle approche des biologistes de l’université du Missouri pourrait marquer un tournant. Ils ont développé une application commerciale agricole pour la méthode révolutionnaire de modification du génome CRISPR/Cas9 pour améliorer la résistance des cochons à l’infection.

CRISPR/Cas9 est un outil de manipulation des gènes qui permet aux scientifiques de faire des changements dans l’ADN avec la précision d’un rasoir. Pour le syndrome reproductif et respiratoire du cochon, Randall Prather, Kristen Whitworth et Kevin Wells du Missouri ont utilisé cette technique pour améliorer trois porcelets qui ne possédaient pas dans leurs cellules la protéine qui agit comme une porte pour le virus.

Les porcelets modifiés ont été regroupés dans un enclos avec sept porcelets normaux. Ils ont été inoculés avec PRRSV. Cinq jours après, les porcelets normaux étaient fiévreux et malades mais les cochons modifiés génétiquement sont restés en pleine santé tout au long de l’étude bien qu’ils aient été en contact étroit avec leurs collègues malades.

Des tests sanguins ont aussi révélé que les animaux modifiés ne produisaient pas d’anticorps contre le virus, ce qui prouve qu’ils ont complètement esquivé l’infection. Ce travail et d’autres expériences récentes démontrent les promesses de CRISPR/Cas9 pour prendre soin des animaux domestiques.

Pour plus d’informations sur l’étude, lisez l’article du Scientific American.


Une étude détaille la manière dont les plantes créent des composes anti-cancer

Un groupe de recherche du Japon a révélé les détails du processus métabolique des composés des plantes utilisés pour traiter le cancer, l’arythmie et d’autres conditions médicales au niveau cellulaire. Leurs découvertes suggèrent l’existence d’un mécanisme inconnu qui régule la création, le mouvement et la distribution des composés dans les plantes.

Les chercheurs ont examiné Catharanthus roseus (pervenche de Madagascar), une plante bien connue pour la production de composés anti-tumeur classifiés comme alcaloïde indole terpénoïde (TIA). Lors du processus de métabolisation du TIA, différents composés intermédiaires sont créés et voyagent à travers différentes cellules, arrivant finalement aux idioblastes ou cellules lactifères où ils sont stockés. Jusqu’à maintenant, la manière dont chaque composé se déplace entre les cellules et la manière dont leur création et leur stockage est contrôlée n’est pas claire.

L’équipe a analysé la distribution cellulaire de chaque composé dans les tissus et a révélé que les composés, dont on pensait qu’ils étaient métabolisés et stockés dans les cellules épidermiques, étaient en fait présents en grand nombre dans des localisations complètement différentes, les cellules idioblastes. Ces découvertes suggèrent un mécanisme inconnu qui régle la création, le mouvement et la régulation de composés organiques dans les plantes.

Pour plus de détails, lisez le communiqué de presse sur le site Internet de l’université de Kobe.

Document Reminders

5eme conférence internationale et exposition sur la métabolomique

Quoi : 5ème Conférence Internationale et Exposition sur la Métabolomique

Où : Osaka, Japon

Quand : 16-18 mai 2016

Pour les détails concernant l’enregistrement, le programme ou la soumission de résumé, visitez le site Internet de la conférence.