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Voici le Bulletin de Janvier 2008
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NOUVELLES

Mondiales

Le directeur général de l’IFPRI fait le point de la situation alimentaire mondiale

Un certain nombre de pays, y compris en Afrique, ont fait de grands progrès pour réduire la faim et la malnutrition des enfants. Mais de nombreux pays, les plus pauvres, sont encore laissés sur le côté malgré des politiques qui ont pour but de réduire la pauvreté et la faim. C’est le message principal que Joachim von Braun, directeur de l’Institut de Recherches sur les Politiques Alimentaires (IFPRI), tire d’une étude biannuelle de la situation alimentaire mondiale présentée lors de la réunion générale annuelle du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR) à Pékin en décembre dernier.

Le directeur général de l’IFPRI a mentionné quelques actions qui pourraient être entreprises immédiatement :

  • Les pays développés devraient faciliter la flexibilité des réponses aux changements drastiques de prix en éliminant les barrières au commerce et les programmes qui économisent les ressources agricoles.
  • Les pays en voie de développement devraient rapidement augmenter les investissements dans les infrastructures rurales et les institutions de marché afin de réduire les contraintes d’accès aux intrants agricoles.
  • Les investissements dans les sciences et les technologies agricoles du CGIAR et des systèmes nationaux de recherche devraient jouer un rôle clé pour faciliter une réponse forte de la production mondiale à l’augmentation des prix.
  • Mettre les questions agricoles et alimentaires sur l’agenda politique du changement climatique national et international est critique pour assurer une réponse efficace et pro pauvre aux risques émergents.

Plus d’informations sur la situation alimentaire mondiale à http://www.ifpri.org/pubs/agm07/jvbagm2007.asp


Effets des biofiouls sur l’environnement

Les biofiouls, comme l’éthanol et le biodiesel, sont considérés comme la solution à l’augmentation des coûts du fioul et aux changements climatiques. Les pays investissent de plus en plus dans la recherche sur les biofiouls. Mais l’utilisation des «fiouls verts» n’est pas sans critiques. Certains argumentent que les «plantes biofiouls» vont utiliser des terres agricoles, qui pourraient être utilisées pour la culture de plantes alimentaires. D’autres se questionnent sur l’effet de l’utilisation de biofiouls dans la réduction de l’émission de gaz à effet de serre. Un article publié par Science évalue ces préoccupations et discute de l’état actuel de la production de biofioul dans plusieurs pays.

Un facteur clé affectant l’efficacité des biofiouls est de savoir dans quelle mesure les écosystèmes naturels seraient détruits pour produire des biofiouls. Chaque type de biofioul a ses partisans et ses détracteurs. Bien que la plupart des biofiouls réduisent les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux fiouls fossiles, beaucoup ne se comportent pas bien en terme d’effet environnemental. Les plantes cultivées qui ont besoin d’engrais azotés par exemple, comme le maïs et le colza, peuvent être une source d’oxyde nitrique, un gaz à effet de serre. Les auteurs concluent qu’il ne faut pas prendre uniquement en compte l’énergie et les émissions de gaz à effet de serre lors de l’évaluation des différents biofiouls. L’étude détaillée renvoie souvent au travail innovant de Zah et al. commandée par le gouvernement suisse.

Les abonnés au journal Science peuvent lire l’article à http://www.sciencemag.org/cgi/content/full/319/5859/43


Caractéristiques générales de l’évaluation des risques liés aux plantes biotech

L’introduction d’organismes génétiquement modifiés (GM) dans l’environnement est régie par des mesures d’évaluation de risques scientifiquement basées. Bien qu’il y ait un large consensus mondial sur le type d’information qui servira de base à l’évaluation de risques (RA), il existe des variations régionales considérables sur l’orientation adoptée et l’ampleur de l’information demandée par les organismes de surveillance. Une nouvelle étude détaillée publiée par le journal Euphytica discute des caractéristiques générales de l’évaluation des risques des plantes GM.

Les auteurs sont des scientifiques du Centre International pour le Génie Génétique et la Biotechnologie (ICGEB). L’article énumère les catégories utilisées par les organismes de surveillance en RA. Ceci comprend :

  • Effets négatifs inattendus potentiels sur un sous-groupe de la population cible, comme l’allergénicité, 
  • Évolution de la résistance dans les populations de nuisibles/pathogènes ciblés, 
  • Effets négatifs non souhaités comme les effets sur la biodiversité, 
  • Flux de gènes.

Les auteurs ont mis en avant, qu’à ce jour, la définition de «dommage à l’environnement» n’est pas sans équivoque. De même, ils disent que l’absolue certitude ou le risque zéro en évaluation de sécurité n’est jamais atteignable. Ils concluent que l’harmonisation des règles de l’évaluation des risques liés aux OGM n’est pas une tâche facile. Ceci est montré par le fait que deux efforts d’harmonisation multilatérale plus ambitieux, la Commission du CODEX Alimentarius et celle dans le contexte de la Commission des Nations Unies sur la Convention pour la Biodiversité, sont au point mort et sont susceptibles d’y rester dans les prochaines années.

Les abonnés peuvent lire l’article à http://www.springerlink.com/content/761378n0w4480165/fulltext.pdf . Les non abonnées peuvent lire le résumé à http://www.springerlink.com/content/761378n0w4480165/?p=598997ed6a05472dad004533c17b5e8e&pi=2


Plantes alimentaires biofortifiées pour les pays en voie de développement

Plus de deux milliards de personnes, principalement dans les pays en voie de développement, présenteraient des déficiences en vitamines et en minéraux clés comme la vitamine A, le fer, l’iode et le zinc. Il y a plusieurs moyens de répondre à ce problème mais des études récentes ont montré les avantages d’une approche spéciale : la biofortification. Cette approche, cependant, n’est pas sans soulever des oppositions.

De nombreuses technologies sont disponibles et sont actuellement utilisées pour améliorer le contenu nutritionnel des plantes alimentaires. En utilisant les méthodes de culture de tissus, de mutation, de sélection assistée par marqueurs et de génie génétique, des plantes cultivées biofortifiées comme le riz doré, un maïs riche en protéines et une patate douce riche en vitamines ont été développées. Ces produits, dont la sécurité pour la consommation et l’environnement a été vérifiée, attendent maintenant l’autorisation réglementaire pour la culture. Actuellement, beaucoup de pays restent peu convaincus de l’adoption de ces plantes biofortifiées. Une série d’articles publiés par le Journal of Agrobiotechnology Management and Economics examine les progrès et les perspectives des aliments biofortifiés dans les pays en voie de développement.

Les facteurs politiques et socio-économiques qui entravent l’adoption des plantes biotech dans des pays comme la Chine, l’Inde, les Philippines, le Mali et le Burkina Faso sont discutés par les experts des différents domaines. Des études de cas, comme le riz doré en Asie, sont aussi mis en avant. Des liens vers les articles du journal sont disponibles sur http://www.agbioforum.org/

Afrique

Révolution verte pour l’Afrique

Ainsi que l’enseignent les cours de base en biotechnologie, la biotechnologie peut être un effort coûteux pour les pays en voie de développement et les ressources génétiques des plantes cultivées doivent être complètement épuisées avant que l’on ait recours à son utilisation complète en agriculture. Un article publié dans Africa Report discute de la manière dont l’Afrique actuelle peut faire des changements importants dans sa production agricole en utilisant l’ancienne révolution verte. La biodiversité africaine riche, les différentes conditions climatiques et la topographie rendent difficile d’établir actuellement une agriculture basée sur la biotechnologie. Les fermiers regardent la révolution verte comme une solution immédiate mais ils doivent se méfier des effets environnementaux potentiels liés à l’utilisation excessive d’engrais et de pesticides.

Pour les détails de l’article, allez sur http://www.rockfound.org/initiatives/agra/010108africa_report.pdf


Une initiative scientifique africaine formée

Le réseau Pan Africain de Chimie a été créé pour aider à promouvoir le développement économique et social du continent. Établie, initialement, au Kenya, cette initiative scientifique africaine a été lancée par Syngenta et la Royal Society of Chemistry pour «créer un lien plus efficace entre les chimistes africains et leur permettre d’atteindre de meilleurs niveaux d’innovation et de développement scientifique». Le réseau va se concentrer sur le développement agricole y compris la sécurité alimentaire et la durabilité, la salubrité de l’eau et la prévention des maladies.

Les scientifiques africains devraient travailler ensemble pour répondre aux questions clés via de nouvelles initiatives couvrant l’éducation et la recherche, des ateliers de travail, des programmes d’échange et une augmentation du partage des connaissances. Parmi les activités, se trouvent un programme de séminaires, des conférences et des ateliers de travail ainsi que des bourses et des subventions pour faciliter le réseau, le transfert de technologie et le développement de compétences en facilitant la mobilité internationale de scientifiques importants.

Plus d’informations à http://www.syngenta.com/en/media/press/2007/11-21.htm


Une étude montre les bénéfices de l’agriculture 'push-pull' pour l’Afrique

Une étude réalisée par le Rothamsted Research montre que l’approche 'push-pull' en agriculture a un potentiel important pour sauver les cultures africaines des nuisibles. L’approche 'push-pull' comporte un mélange, dans le champ, de plantes qui repoussent les insectes (push) et de plantes capteurs dispersées (pull) qui attirent les nuisibles. Dans les zones où cette approche a été adoptée, comme le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie, le bénéfice par hectare qu’un fermier peut obtenir a été multiplié par trois ou quatre par rapport à la pratique standard. Les fermiers de ces régions n’ont pas les ressources ou des précipitations prévisibles nécessaires pour investir dans des engrais et des pesticides. Plus de 10’000 ménages de subsistance en Afrique de l’est ont adopté cette approche mais par rapport à la population totale la proportion est encore faible. Le chercheur principal, John Pickett, a mis en avant que si un plus grand nombre de fermiers de subsistance utilisait l’approche 'push-pull', il y aurait une forte amélioration de la quantité de nourriture qu’ils pourraient cultiver. L’équipe de recherche fait actuellement la promotion de cette approche en Afrique de l’ouest.

Pour plus d’informations, allez sur le site Internet du British Biotechnology and Biological Sciences Research Council (BBSRC) : http://www.bbsrc.ac.uk/media/releases/2008/080108_pests.html


De nouvelles variétés de bananes et de bananes plantains pour l’Afrique

L’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA) a conclu un projet de cinq ans pour développer de nouvelles variétés de bananes et de bananes plantains, qui offriraient de meilleurs rendements ainsi qu’une meilleure résistance aux champignons et aux nématodes, destinées aux fermiers d’Afrique sub-saharienne. Les scientifiques de l’IITA ont aussi développé de nouvelles méthodes pour déployer les nouveaux cultivars de manière à préserver les variétés traditionnelles. Le projet de 4 millions de dollars US a été financé par le Groupe Consultatif de Recherches Agricoles Internationales et le gouvernement belge. La production de bananes et de bananes plantains a souffert d’un important déclin en Afrique sub-saharienne en partie à cause de la maladie des raies noires du bananier (Mycosphaerella fijiensis) due à un champignon. Les scientifiques sont confiants. La nouvelle variété va contribuer de manière importante à la réduction de la pauvreté et générer des revenus dans la région. Les nouveaux cultivars produisent des fruits de qualité supérieure, qui ont une plus grande valeur après récolte. L’IITA met en avant maintenant la nécessité de développer de nouvelles ressources humaines et de soutenir les institutions nationales afin d’assurer la disponibilité de stocks de plantes et l’adoption des bananes et des bananes plantains par les fermiers.

Les scientifiques sont confiants : les nouvelles variétés vont beaucoup contribuer aux efforts de réduction de la pauvreté et de création de revenus dans la région. Les nouveaux cultivars ont produit des fruits de qualité supérieure avec une forte plus value après récolte. L’IITA met maintenant en avant la nécessité de développer plus de ressources humaines et de soutien aux institutions nationales pour assurer la disponibilité de stock de plantes et l’adoption des nouvelles variétés par les fermiers.

Lisez le communiqué de presse à http://www.iita.org/cms/details/news_details.aspx?articleid=1392&zoneid=81


Trois variétés de doliques résistantes au Striga disponibles pour l’Afrique

Le Striga (S. gesneroides), une plante parasite, cause plus de 40% de perte dans les récoltes annuelles de dolique en Afrique sub-saharienne. Au Nigeria, par exemple, les rendements de doliques sont réduits chaque année de 2-3 tonnes à 0,37 tonnes par hectare avec une perte totale de 200 millions de USD chaque année en Afrique sub-saharienne. Une étude de trois ans réalisée par l’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA) a permis le développement de trois nouvelles variétés de dolique qui ont une résistance génétique au Striga.

La recherche soutenue financièrement par l’Institut International de Recherche sur les Plantes Cultivées pour les Tropiques Semi-Arides (ICRISAT) et le programme Generation Challenge (GCP) du Groupe Consultatif de Recherches Agricoles Internationales (CGIAR) ainsi que par la Fondation Bill et Melinda Gates (USA) est un effort à long terme pour diminuer les infestations de la dolique par le parasite. Les trois nouvelles variétés de dolique ainsi que celles qui sont encore en cours de développement bénéficieront aux pays sub-saharien : Sénégal, Mali, Burkina Faso, Niger, Bénin et Cameroun.

Plus d’informations à : http://www.iita.org/cms/details/news_details.aspx?articleid=1404&zoneid=81


Les essais de coton Bt autorisés en Ouganda

Le Comité National de Biosécurité de l’Ouganda (NBC) a autorisé les essais confinés de coton Bt dans le pays. Le coton Bt est la deuxième culture génétiquement modifiée (GM) après la banane résistante à la maladie des raies noires du bananier (Mycosphaerella fijiensis), qui a reçu une autorisation du NBC. Les essais seront effectués par l’Institut National de Recherches sur les ressources semi-arides (NaSARRI) à Moboku et à Sarete dans le district deKasese. Le Dr. Eemetai Areke, directeur du NaSARRI et chef du projet, a dit que les essais vont fournir des informations vitales qui pourront être utilisées pour le développement de coton Bt spécialement pour l’Ouganda. La plante GM est résistante à la noctuelle, une contrainte importante dans la production de coton de la région.

Plus d’informations sur http://www.uncst.go.ug/site/index.php?option=com_content&task=view&id=108&Itemid=1


La FAO lance des projets agricoles en Afrique

L’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) a lancé une série de projets pour améliorer la productivité agricole et créer de nouvelles possibilités de marché dans cinq pays africains : Guinée Bissau, Libéria, Mali, Sénégal et Sierra Léone. Les projets, qui font partie du FAO Trust Fund for Food Security, sont financés par une subvention de 10 millions de USD du gouvernement italien. Les pays sont géographiquement proches les uns des autres et font tous face à des niveaux de pauvreté et de malnutrition alarmants.

«Ces projets ciblent l’insécurité alimentaire en prenant en compte la nature complexe de ses causes et en offrant un éventail d’options pour y remédier» a dit l’assistant du directeur général de la FAO, José María Sumpsi, du Département de coopération technique de l’agence. «Les priorités ont été identifiées conjointement avec les gouvernements nationaux». Le centrage du projet sur l’agriculture va être complété par des initiatives visant à améliorer la commercialisation des produits.

Allez sur http://www.fao.org/newsroom/en/news/2008/1000772/index.html pour lire l’histoire complète.


Évaluation économique de l’amélioration génétique de la banane en Afrique

Les bananes transgéniques, actuellement en cours de développement à l’Organisation Nationale de Recherches Agricoles (NARO) de l’Ouganda, pourraient avoir un impact pro pauvre. En utilisant des simulations des bénéfices économiques des différentes options technologiques, la stratégie actuelle choisie par NARO, de combiner les approches traditionnelles et transgéniques pour atténuer les pressions biotiques qui peuvent causer des pertes économiques importantes, est essentielle pour soutenir les systèmes de production de bananes. C’est un des points importants du rapport publié par l’Institut International de Recherches en Politique Alimentaire (IFPRI).

Le rapport analyse les options technologiques permettant d’améliorer la productivité dans les terres bananières d’Afrique de l’est, une culture principale en Ouganda et en Tanzanie. «Une évaluation économique de l’amélioration génétique de la banane et de l’innovation dans la région du Lac Victoria en Ouganda et en Tanzanie» édité par Melinda Smale et Wilbeforce K. Tushemereirwe peut être téléchargé sur http://www.ifpri.org/pubs/abstract/rr155.asp

Amériques

Des carottes GM fournissent plus de calcium

Des carottes génétiquement modifiées (GM), développées par des chercheurs du Texas A&M and Baylor College of Medicine, fournissent plus de calcium. Le groupe de Jay Harris a rapporté que les carottes GM qu’ils ont développées contiennent au moins deux fois plus de calcium que les carottes traditionnelles.

Harris et ses collègues ont aussi montré un moyen alternatif de fortifier les légumes avec la biodisponibilité du calcium. L’amélioration de la biodisponibilité du calcium dans les aliments peut entraîner une meilleure absorption du calcium de la diète. Leurs études d’alimentation réalisées sur des souris et des humains montrent que les carottes biotech peuvent fortement augmenter la biodisponibilité du calcium, jusqu’à 41%. La meilleure biodisponibilité a été influencée en augmentant l’expression d’un seul transporteur de calcium, nommé sCAX1, ce qui entraîne une meilleure absorption du calcium des plantes.

Plus d’informations dans le communiqué de presse http://www.bcm.edu/news/item.cfm?newsID=1044. Le résumé de l’article publié par Proceedings of the National Academy of Sciences (USA) est disponible sur : http://www.pnas.org/cgi/content/abstract/0709005105v1


Les plantes Bt sont sans danger pour les abeilles

Les plantes Bt génétiquement modifiées n’ont pas d’effet négatif sur la survie des abeilles selon une étude publiée par le journal en ligne PlosOne. La méta analyse, réalisée par un groupe de scientifiques américains, utilise les études de 25 laboratoires indépendants qui se sont concentrés sur les effets de la protéine transgénique Cry sur les larves et les adultes d’abeilles. Bien que de nombreuses études aient été réalisées sur les effets des protéines Bt chez les abeilles, le court temps d’observation et le petit nombre de duplication limitent ces recherches. En synthétisant les données quantitatives obtenues dans ces études, les chercheurs peuvent augmenter de manière considérable le pouvoir statistique de l’expérimentation. Les scientifiques ont aussi noté que la toxicité de Bt pour les abeilles est fortement improbable, en particulier après que des études aient exposé les abeilles à des doses de protéines Cry qui sont au moins dix fois supérieures à celles rencontrées dans les champs.

L’article est en accès libre à http://www.plosone.org/article/info:doi/10.1371/journal.pone.0001415


Augmenter le contenu en provitamine A du maïs

Une équipe de chercheurs américains a développé une approche économique de l’amélioration sélective du maïs pour une augmentation du niveau des précurseurs de la vitamine A. Le maïs est une partie essentielle de la diète de millions de personnes dans le monde, en particulier en Afrique sub-saharienne. Améliorer le contenu en vitamine A du maïs permettrait d’améliorer la nutrition de millions de personnes dans les pays en voie de développement. La déficience en vitamine A de la diète cause des maladies des yeux chez 40 millions d’enfants chaque année et des maladies chez 140 à 250 millions de personnes. Les scientifiques ont utilisé une technique nommée cartographie des Locus de Caractères Quantitatifs (QTL) pour identifier des régions spécifiques dans le génome du maïs qui influencent la production des précurseurs de la vitamine A. Ils ont aussi utilisé la cartographie par association et lien, qui implique d’étudier les séquences spécifiques des gènes et de suivre les schémas d’hérédité, pour déterminer quel gène coïncide avec tel niveau de provitamine A. Ils ont découvert que les variations d’un locus (site sur un chromosome) spécifique modifient la cascade de réactions chimiques qui produit les précurseurs de la vitamine A. La sélection des formes favorables de ces locus, par sélection assistée par marqueurs, pourrait permettre aux sélectionneurs des pays en voie de développement de produire efficacement des grains de maïs avec des niveaux élevés en provitamine A.

Plus d’informations sur http://www.news.uiuc.edu/news/08/0117maize.html. Le résumé de l’article publié par le journal Science est disponible à http://www.sciencemag.org/cgi/content/abstract/319/5861/330


Innovations en culture de tissus pour la production de plantules de caféier

Les stratégies pour améliorer la production in vitro de plantules de caféier ont été révolutionnées par le Ecom Industrial Laboratory au Nicaragua en collaboration avec le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD). Un million de plantules ont été produites en 2007 grâce à des innovations en culture de tissus en utilisant des bioréacteurs de type Rita®. Les embryons sont immergés dans une solution nutritive quelques minutes par jour jusqu’à un stade très avancé de germination. Ils sont ensuite transférés en champ dans un substrat horticole récemment développé. Le transfert direct des plantules en champ réduit les coûts de production faisant peu de cas de la germination et de croissance des plantules in vitro.

Actuellement, il y a 3500 bioréacteurs qui produisent 250’000 embryons prégermés par mois qui peuvent être acclimatés directement dans des conditions de nurseries dans des tunnels de sevrage et des procédures d’acclimatation. Plus de 70% des embryons germés se développent en plantes quelques semaines après le semis. Des études supplémentaires sont réalisées sur la manière de synchroniser le développement des embryons dans les bioréacteurs et pour garantir la conformité génétique des plantules régénérées in vitro. Les travailleurs du laboratoire veulent produire 2,4 millions de plantules en 2008.

Pour les détails du communiqué de presse, lire http://www.cirad.fr/en/actualite/communique.php?id=855

Europe

La Société Royale fait un rapport sur la durabilité des biofiouls

La Société Royale, une académie scientifique indépendante qui se consacre à la promotion de l’excellence en Science au Royaume Uni, a publié un document : «Sustainable biofuels: Prospects and challenges». Des questions telles que la conversion et les raffineries, l’utilisation finale et la distribution, l’évaluation de l’impact des biofiouls, la politique ainsi que la recherche et le développement y sont débattues.

Parmi les recommandations du documents, il y a un appel au gouvernement anglais pour fournir «un soutien à de nombreuses niches R D &D dans ce secteur, y compris la biotechnologie, l’agronomie, l’évaluation de l’utilisation des terres et le calcul du potentiel de distribution des biofiouls».

Téléchargez le document à http://royalsociety.org/displaypagedoc.asp?id=28632

RECHERCHES

Enlever les virus des plantes par une thérapie «chaud et froid»

Les maladies virales sont une des principales contraintes dans la production des principales cultures du monde. Les virus sont particulièrement problématiques chez les plantes qui sont multipliées végétativement comme la pomme de terre, la banane et la banane plantain chez lesquelles ils sont transférés de génération en génération dans le matériel de plantation. La production et le maintien de matériel de plantation sans virus sont un point crucial pour un contrôle efficace des maladies virales.

Un groupe de scientifiques du Japon, de Chine et de Finlande a développé une nouvelle procédure pour éliminer les virus du matériel de plantation. Les scientifiques ont utilisé une combinaison de thermothérapie et de cryothérapie dans laquelle le matériel de plantation est exposé à des températures extrêmes. En utilisant cette procédure, les scientifiques ont été capables d’éliminer avec succès le virus du rabougrissement buissonnant du framboisier (RBDV) de sa plante hôte. Les températures élevées causent des dommages aux cellules comme un élargissement de la vacuole dans les cellules infectées par les virus. Les cellules infectées sont ensuite largement éliminées après un traitement consécutif de cryothérapie. Il a été montré que l’efficacité de l’éradication des virus dans une espèce hôte donnée varie en fonction du virus et du génotype de l’hôte. L’utilisation de la thérapie par le froid et la chaleur pour améliorer les schémas traditionnels d’éradication des virus devrait augmenter le taux de succès pour la production de plantes saines. Un autre avantage est que le matériel exposé au traitement par le froid peut être préparé, simultanément, pour une préservation à long terme.

L’article, publié par le journal Molecular Plant Pathology est disponible à http://www.blackwell-synergy.com/doi/pdf/10.1111/j.1364-3703.2007.00456.x


Des scientifiques construisent une bibliothèque de cDNA de manioc

Le manioc est une espèce connue pour sa tolérance remarquable aux stress abiotiques comme la sécheresse et la salinité. C’est la troisième source de carbohydrates pour l’alimentation humaine dans le monde et une plante de base importante en Afrique. Il y a aussi un intérêt grandissant pour l’utilisation du manioc comme source de production de fioul. A cause des caractéristiques génétiques complexes de l’espèce et un cycle de croissance long, l’approche traditionnelle de l’amélioration des variétés de manioc a rencontré peu de succès. L’utilisation de la biotechnologie pour améliorer les cultivars de manioc est une stratégie plus puissante. Les connaissances de fond sur les gènes liés aux stress seront indispensables pour des approches biotech comme la sélection assistée par marqueur ou la transformation directe.

Les scientifiques du Japon et du Centre International d’Agriculture Tropicale (CIAT) en Colombie ont construit une bibliothèque de cDNA pour les plantes de manioc cultivées dans des conditions normales, de chaleur, de sécheresse, avec de l’aluminium et dans des conditions de détérioration après récolte. La bibliothèque de cDNA est une collection de clones contenant des ADN complémentaires (ADN construits à partir des ARNm) souvent destinés à représenter les gènes qui sont exprimés dans une cellule ou un type de tissus donnée à une période donnée. La bibliothèque de cDNA de manioc devrait propulser la recherche de sélection du manioc pour des rendements élevés avec des stress abiotiques, en fournissant des séquences complètes de gènes de réponse aux stress et en augmentant les gènes catalogués de cette espèce.

Le résumé de l’article publié par BMC Plant Biology est disponible à http://www.biomedcentral.com/1471-2229/7/66


Pommes de terre transgéniques avec une tolérance à de multiples stress

Lorsque les plantes sont exposées à des stress abiotiques, comme les températures extrêmes, la salinité et la toxicité des métaux lourds, la production d’espèces oxygénées réactionnelles (ROS) est induite dans la cellule. Les ROS peuvent endommager les organelles ainsi que la membrane cellulaire. La cellule utilise plusieurs mécanismes pour aider à minimiser les effets des ROS comme l’augmentation de l’expression d’enzymes avec des propriétés anti-oxydantes. La Nucleoside diphosphate kinase 2 (NDPK2) est un exemple d’une telle enzyme. Bien que des processus cellulaires de base importants comme la transduction des signaux et le maintien de certaines bio-molécules, il a été trouvé que l’expression du gène NDPK2 servait de catalyseur pour la réponse de tolérance aux stress chez la plante modèle Arabidopsis.

En insérant le gène codant pour NDPK2, un groupe de scientifique coréens a obtenu des lignées de pommes de terre transgéniques plus tolérantes à une forte salinité, une augmentation de température ou à une toxicité chimique. Le gène était exprimé, de manière spécifique, dans le cytosol (fluide cellulaire interne). La pomme de terre transgénique développée par les chercheurs peut se révéler apte à la culture dans les sols marginaux. Une caractérisation ultérieure des lignées de pomme de terre est en cours en ce qui concerne les stress multiples y compris la sécheresse et le froid.

Le résumé de l’article, avec le lien pour l’article complet, est disponible à http://www.springerlink.com/content/w30567gr1314u276/?p=911022bfde3240babb0fb64bb0b5136d&pi=7


Un déficit hydrique n’a pas d’effet sur l’efficacité du coton GM Bt

Certains se sont préoccupés de l’effet que pourrait avoir un déficit hydrique sur l’efficacité du Bt dans le coton biotech. Cependant, un groupe international d’expert en a conclu autrement. Les chercheurs ont trouvé qu’un déficit hydrique modéré n’affecte pas l’efficacité du Bt pour la noctuelle de la tomate (Heliothis armigera).

Le groupe de C.M. Martens a évalué la croissance de plants de coton avec un déficit hydrique moyen. Ils rapportent que les feuilles des jeunes plantes exposées durant 30 jours à un déficit hydrique moyen ont des concentrations élevées de toxines Bt et sont plus efficaces contre les larves que les feuilles, fleurs ou graines des plantes mûres exposées durant 60 jours. Les chercheurs ont aussi observés que, alors que le déficit hydrique diminue les concentrations de Bt dans les feuilles, les fleurs et les graines du coton biotech, cela n’a aucun effet sur l’efficacité envers les larves de noctuelles.

L’article publié dans «Annals of Applied Biology» est accessible aux abonnés : http://www.blackwell-synergy.com/doi/abs/10.1111/j.1744-7348.2007.00214.x

ANNONCES

Des livres sur la génomique publiés

Deux volumes sur l’amélioration assistée par génomique édités par Rajeev Varshney de l’Institut International de Recherche sur les Cultures pour les Tropiques Semi-Arides (ICRISAT) à Patancheru (Inde) et Roberto Tuberosa, Université de Bologne (Italie) viennent juste de sortir de presse. Le volume 1, «Genomics Approaches and Platforms», présente l’état actuel des connaissances en ressources génomiques et des plateformes. Il décrit aussi les stratégies et les approches pour exploiter efficacement la recherche génomique en sélection végétale (http://www.springer.com/east/home?SGWID=5-102-22-173739833-0). Le volume 2, «Genomics Applications in Crops», présente un certain nombre d’études de cas d’espèces importantes qui résument tant les réalisations que les limitations de la recherche en génomique pour la sélection végétale (http://www.springer.com/dal/home?SGWID=1-102-22-173739832-0).